lundi 6 janvier 2020

Les fêtes en Egypte

Massa el-kheir !

Tout d'abord, bonne année 2020 à tous. Ou comme on dit ici, "kull sanah wi intu taibiin" ("Que vous alliez bien toute l'année") !

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, un troisième mois s'est écoulé et j'ai toujours autant l'impression d'être prise dans un tourbillon tant le temps passe vite.
En ce mois de décembre j'ai principalement travaillé et vu les températures descendre de plus en plus pour s'arrêter autour de 15°C maximum dans la journée ces derniers jours. Il fait toujours beau, le soleil est bien là la plupart du temps, mais le soir tout bascule dès le coucher du soleil. Et il ne fait pas seulement "frais" puisque je me balade avec un plaid sur les épaules dans la maison :P 

Dans ces conditions vraiment différentes de la majorité des pays où j'ai vécu jusqu'à présent, mon cerveau a semble-t-il eu un peu de mal à suivre. Plus exactement, je n'ai pas ressenti l'arrivée de la période des fêtes comme d'habitude. Jusqu'au 24 décembre, mon quotidien n'a pas du tout changé, à l'exception de quelques décorations de Noël aperçues au hasard dans des restaurants ou boutiques et d'un déjeuner dans un café situé dans un grand centre commercial où se trouvait un immense sapin de Noël. Ainsi, au Caire, cette fête est donc présente avant tout dans les lieux de consommation, où on y va franco avec force illuminations, bonnets de Noël et traîneau avec rennes.







Il m'a fallu pourtant attendre le réveillon pour tout à coup passer en "mode Noël" car j'avais la grande chance d'avoir mon amie Maëva avec moi pendant une semaine. Pour fêter dignement ce jour, il fallait marquer le coup. Nous avons attendu bien sagement que j'aie fini de travailler pour nous ruer au supermarché puis au centre commercial, avec une seule mission : nous approvisionner pour notre repas de Noël et recréer l'ambiance de Noël en admirant les décorations ! 









Nous avons décidé de notre menu en cours de route : notre première lubie a été d'acheter de quoi faire des sablés de Noël selon une recette de Maëva. Il nous ont occupées une grande partie de la soirée, avec une playlist de Noël en fond sonore histoire de bien se mettre dans l'ambiance. Le repas s'est finalement composé ainsi : canapés de houmous à la betterave ou au saumon fumé, poulet aux haricots verts et aux pommes de terre sautées, et une myriade de desserts entre l'énorme gâteau que j'ai voulu acheter (dans le genre "j'assume ma gourmandise"...), les sablés et les Ferrero Rocher et les chocolats Lindt pour compléter le tout !
Autant dire que nous avons bien trop mangé mais que c'était parfait.





Le lendemain matin, il me restait une énorme moitié de gâteau et j'ai décidé de l'emmener au travail pour la partager avec mes collègues. Mais une question est venue me tarauder pendant tout le trajet : et s'il s'agissait d'un impair ? Et si mes collègues, tous musulmans, se trouvaient gênées de partager un gâteau de fête un 25 décembre ? C'était peut-être stupide mais j'avais peur qu'ils croient que j'y mettais une symbolique religieuse qui n'allait pas de pair avec la leur. J'ai failli croire que j'avais raison de m'inquiéter car au début le gâteau n'a pas semblé attirer l'appétit de grand-monde. J'ai insisté en plaisantant sur le fait que c'était pour qu'ils m'aident à le finir et que c'était "juste un gâteau" que j'avais apporté. L'un de mes collègues a dû sentir quelque chose, je ne sais pas, mais il s'est mis à insister pour que nous le partagions immédiatement car "on est comme de la famille". J'ai été touchée par ce geste. Au final, les sablés que j'avais également apportés et le gâteau n'ont pas fait long feu et le 25 décembre a été une chouette journée.

Dans les jours qui ont suivi, tout en faisant un peu de tourisme dans la ville, je n'ai pas arrêté de me demander comment j'allais passer le réveillon du 31 décembre. Je m'intéressais vaguement à un compte à rebours avec un petit feu d'artifice qui est organisé chaque année dans un centre commercial un peu éloigné, mais sans grande conviction en sachant que je serais seule. A partir du moment où j'ai eu la confirmation que j'allais travailler le lendemain, j'ai abandonné tout projet : en admettant que je sorte, je ne savais pas combien de temps il me faudrait pour retrouver un Uber et pour rentrer jusque chez moi par la suite. Je suis donc restée sagement à la maison et ai préparé mes cours et d'autres projets comme chaque soir. 
A 10 minutes de la nouvelle année, j'ai allumé la télé histoire de voir ce qu'il s'y passait. Et là, la révélation. Mes étudiants m'avaient déjà souhaité "Joyeux Noël !", ce qui avait éveillé mes soupçons plus tôt dans la journée, mais là tout s'éclairait : tous les plateaux télé étaient recouverts de sapins décorés, de boules de Noël, de bonnets rouges... les Égyptiens fêtent Noël le 31 au soir !







Le temps d'un petit compte à rebours et il était minuit. Après quelques souhaits de bonne année à ma famille et des amis connectés sur Facebook, il était déjà plus d'une heure du matin quand je me suis décidée à aller me coucher. Et c'est finalement avec une boîte de Quality Street, achetée au cas où un peu plus tôt la veille, que j'ai souhaité une bonne année à mes étudiants. Si j'avais su, j'aurais refait des sablés...

Voilà pour mes premières fêtes de fin d'année en Egypte !

1 commentaire:

  1. C'est très intéressant, je ne pensais pas du tout que les Égyptiens reprendraient les codes de Noël (sapins, père Noël, etc.). Merci pour cet éclairage !

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